Dossier : « Elsa »

« Les idées essentielles ou la Série T »

LES IDÉES ESSENTIELLES

Vous le dites souvent, vos élèves ou vos stagiaires ont du mal à trouver les idées essentielles d’un texte, ils se noient dans des détails. Comment les y aider ? Les concepteurs d’elsa utilisent quatre procédés pour favoriser cette démarche de synthèse :

Premier procédé : le lecteur a pour tâche de repérer pour chaque partie le titre, le mot-clé et le résumé adéquat. Demander au lecteur de produire ces données exigerait d’autres compétences (vocabulaire en écriture, par exemple). Donc le logiciel fait une partie du chemin et demande au lecteur de faire le reste. Le lecteur découvre un texte déjà découpé en quatre parties. Les titres, mots-clés et résumés ont été rédigés. Pour chaque partie un menu dévoile quatre choix possibles. Quel est le bon ?

Deuxième procédé : pour faire son choix, le lecteur doit croiser les éléments du texte avec les propositions de chaque menu. Or le texte n’apparaît pas en clair. Certaines parties de phrases, certains mots sont masqués. Le lecteur ne peut donc se noyer dans le mot à mot, il doit apprendre à mettre en relation les informations affichées en clair et à trouver le lien avec les suggestions des menus.

Troisième procédé : le temps de lecture-recherche-sélection est limité, adapté à chaque lecteur en fonction des résultats de la série Test (série T). Le lecteur doit donc s’activer ! Malgré tout, il a droit à plusieurs présentations et il est stimulé, guidé vers les bonnes réponses dans un temps global défini.

Quatrième procédé : à la suite de ces repérages, trois questions sont posées. La prise de repères dans le texte devrait servir de points d’appui, faciliter la localisation des réponses et prouver au lecteur l’intérêt et l’efficacité de cette démarche que les tuteurs ne manqueront pas de réutiliser à d’autres moments avec d’autres supports.

FAIRE UN BILAN POUR ADAPTER LA SUITE DE L’ENTRAÎNEMENT AU COMPORTEMENT DU LECTEUR

Chaque partie de l’entraînement a conservé le nom de « série » comme dans le précédent logiciel du même nom. « Série » parce que la succession de questionnements dans les différentes parties de la plateforme elsa constitue un enchaînement cohérent d’exercices dans lesquels se retrouve le positionnement sur la lecture défendu depuis des décennies par l’Association Française pour la Lecture.

D’une série à l’autre, quatre à ce stade de production de la plateforme et sept à terme, ce qui est visé c’est le déplacement des stratégies de lecteur, un déplacement des habitudes de lecture. Habitudes souvent ancrées depuis l’apprentissage initial et dont on perçoit les limites quand il s’agit de lire davantage, de manière plus efficace. Chacune des séries D, E et F se déroule à partir de textes extraits de littérature générale, issus de la presse ou d’écrits à caractère documentaire. La première série proposée est dénommée T comme texte : le document est présenté tel une page d’un livre, aucune action n’est exigée directement sur cet écrit, le questionnement vient ensuite. Mais, on pourrait aussi dire T comme test, car dans l’entraînement elsa, la position de la série T, est spécifique. Évaluation diagnostique dans un premier temps, évaluation intermédiaire, ensuite, tous les résultats de la série T pilotent la suite de l’entraînement et individualisent ainsi le parcours de chacun. La série T se distingue des autres séries par la situation de lecture proposée, sans aucun artifice de présentation. Tous les mots sont là, en clair, mais on ne sait rien de ce texte : pas de titre, pas de références, pas d’auteur. Le lecteur accepte cette situation spécifique à cet entraînement de perfectionnement à la lecture où le texte proposé n’est pas choisi mais déterminé par le programme d‘entraînement. Pourtant, il va falloir plonger à l’intérieur de cet écrit, avec ses mots, sa structure, ses particularités linguistiques. Chacun des textes a été retenu pour l’intérêt qu’il présente : patrimoine littéraire, qualité d’écriture, variété des thèmes abordés. Un ensemble de questions le complète pour que celui qui s’entraîne soit contraint de réagir comme le ferait un lecteur expert, parfois inconsciemment : qu’est-il écrit après ce que je viens de lire, quels sont les autres livres lus ou vus sur le même thème, quels sont ceux que j’ai lus il y a longtemps, ceux dont j’ai entendu parler, pourquoi j’ai choisi de lire ce livre-là, qu’est-ce que j’en dirais si j’en parlais à quelqu’un, qu’est-ce que je choisis de relire pour comprendre mieux...

DÉROULEMENT DE LA SÉRIE T

Avant la découverte du texte, une page expose la consigne et le déroulement de la série : la durée (15 minutes pour la première lecture et 15 minutes pour la réponse aux questions) l’usage des différentes commandes (stop, relire le texte, revenir aux questions...) les possibilités de relecture.

Pour commencer la lecture, on doit le demander. Une page s’affiche centrée sur un texte, dans une police de caractère commune à tous les textes proposés, à gauche le décompte de la durée (15 min. au max.) et la numérotation des pages à lire, à droite les boutons pour passer à la page suivante ou revenir à la page précédente.

Quand on active le bouton STOP, un écran avertit que les questions vont suivre mais on peut revenir au texte si on le souhaite. Le temps de lecture ne dépassera pas 15 minutes.

LES QUESTIONS

Elles sont au nombre de huit. Pour sept d’entre elles, il faut choisir en cochant, parmi plusieurs propositions, celle qui correspond à la bonne réponse. Pour la dernière, il faut associer un livre et une raison de lire cet ouvrage.

Question 1. 5 affirmations doivent être validées par vrai, faux ou encore, le texte ne le dit pas. Cette première question permet de s’assurer que la lecture n’a pas été dénuée d’attention et que le lecteur a mémorisé des éléments du texte.

Si plus de 3 propositions n’ont pas été validées correctement, on impose de relire le texte pour modifier les réponses. Le temps de relecture peut à nouveau être de 15 minutes.

Question 2. Nous l’avons dit en préambule, les textes sont tous des extraits de livres ou de magazines. L’extrait présenté, même s’il a une cohérence textuelle, a une suite écrite par l’auteur de l’ouvrage d’origine. Dans cette question, il est demandé de retrouver parmi 4 propositions celle immédiatement consécutive à l’extrait. Pour retrouver la phrase écrite par l’auteur, il faut avoir été attentif à renonciation : qui raconte l’histoire ou qui explique ? à quel temps est écrit le texte ?... Il faut aussi avoir saisi les liens entre les personnages pour un texte de fiction ou la succession des paragraphes dans un texte documentaire. On peut revenir au texte pour vérifier, contrôler ou modifier sa réponse, avec le bouton Retour au texte en haut à droite.

Question 3. Dans les séries pour les moins de 12 ans, parmi cinq propositions, il faut retrouver celle qui correspond à un titre, résumé du texte lu. Parmi les propositions, certaines reprennent une phrase du texte, d’autres expriment une réaction face au texte, d’autres enfin sont des extraits du texte.

Dans les séries pour les « plus de 12 ans », cette question est remplacée par une série de mots-clés, liés au texte. Les séries D et F ont recours également aux mots-clés. Outils d’indexation pour le bibliothécaire, ils facilitent la recherche pour l’utilisateur des médiathèques en général. Leur importance pour le repérage et la sélection dans les moteurs de recherche se vérifie au quotidien. Dans la plateforme elsa ces mots-clés permettent d’identifier l’information qui caractérise un texte. Dans cette question, on propose 5 séries de mots-clés, une seule correspond à l’intégralité et à l’implicite du texte.

Question 4. Cette question sera aussi différente selon le degré d’expertise en lecture. Les moins de 12 ans auront à retrouver l’idée essentielle du texte alors que les plus expérimentés devront choisir l’analyse critique qui correspond le mieux au texte lu. L’essentiel du texte est ce que les mots du texte n’ont peut-être pas dit mais que le lecteur a construit par sa lecture et ses connaissances en dehors du texte.

Retrouver l’analyse critique du texte nécessite d’en avoir une compréhension fine, car ses éléments constitutifs sont mis en perspective... Là encore, un retour au texte est prévu pour permettre éventuellement d’affiner sa réponse.

Question 5. Lire, c’est aussi réagir et interagir. Ici, on propose six phrases parmi lesquelles il faut choisir une réaction à la lecture du texte. Parmi celles proposées, seules deux sont considérées comme recevables : l’une prend en compte l’intégralité du texte et fait écho au texte, l’autre est une réaction à une partie seulement. Les autres propositions présentent des réactions sur le thème mais pas sur l’écrit lui-même, une phrase du texte ou encore une réaction totalement décalée par rapport au texte lu.

Question 6. Une phrase est sortie de son contexte, elle est choisie pour attirer l’attention du lecteur sur l’implicite du texte. Parmi quatre propositions, il s’agit de trouver la raison pour laquelle l’auteur l’a écrite. Relire le passage où se trouve cette phrase pour mieux cerner l’écriture de l’auteur et ce qu’il met sous les mots peut révéler une certaine efficacité de lecteur. [1]

Question 7. À ce stade du questionnement, il s’agit de replacer le texte dans son contexte. On propose quatre livres directement liés à l’ouvrage dont est extrait le texte lu, par le sujet, les personnages, l’auteur... Une fiche semblable à celle qu’on pourrait lire en quatrième de couverture, doit aider à retrouver cet ouvrage.

Question 8. Quatre documents sont proposés, cinq raisons de les lire... Il va falloir retrouver l’association correcte en laissant de côté l’intrus.

LES RÉSULTATS

À la fin de chaque série, une page de résultats s’affiche. Pour la série T, le score est affiché dans l’hexagone à gauche. Il est complété par deux lignes, divisées en 3 sections, rouge, orange et verte sur lesquelles se déplace un curseur. La première ligne renseigne la vitesse de lecture, mesurée en mots lus par heure. La deuxième dont les 3 sections correspondent à des niveaux de « déchiffreur », « lecteur débutant » ou « lecteur efficace » évalue les résultats en compréhension. Nous avons souvent évoqué dans cette revue cette terminologie : rappelons qu’il s’agit de repères. Cette visualisation des résultats dans elsa n’est qu’une représentation d’un moment de l’entraînement. Le bas de la page est consacré au retour sur chaque question avec un smiley rouge ou vert selon que la réponse à la question est juste ou fausse.

En cliquant sur chaque smiley on retrouve la question avec les différentes propositions et la réponse donnée avec le code couleur (vert : juste, rouge : faux).

À la fin de chaque série, on peut refaire les exercices en ouvrant l’onglet Historique. C’est un moment de réflexion qui permet de comprendre son cheminement dans le texte. Il est sans doute plus profitable de refaire ces séries avec l’aide de son tuteur et d’échanger sur les stratégies mises en place pour lever les incompréhensions.

« Les idées essentielles ou la Série T »

[1« La relecture est donc immédiatement présentée aux enfants comme l’activité de lecture par excellence, qui permet de rechercher, dans les secrets de l’écriture, le sens, dessus, dessous et transversalement, dans le texte mais aussi dans l’œuvre, entre les œuvres. » (Les enjeux pédagogiques de la littérature jeunesse, Yvanne CHENOUF, A.L. n°60, déc. 1997, p.50).